WakeUp #70 : 9 pièges à éviter pour être heureux

Pour être heureux, il faut parfois se défaire de certaines croyances ou certains apprentissages qui nous limitent et qui nous empêchent d’exprimer qui nous sommes vraiment. Ce travail de connaissance de soi et de transformation personnelle nous amènera vers le bonheur. Mais il n’est pas toujours facile et peut nous amener hors de notre zone de confort. Nous rencontrons de nombreuses difficultés dans la vie et il serait faux de croire que le bonheur est parfait. En fait cette illusion nous nuit car nous remettons le bonheur à plus tard, nous considérons qu’il est inutile de rêver, nous nous donnons l’obligation d’être heureux tout le temps et nous nous sentons coupables de ne pas y arriver. Nous ne prenons pas conscience des 2 fonctionnements de la vie qui sont : l’alternance entre les cycles et le présent ouvert.

L’alternance : Il y a des cycles dans la vie (la nature, les saisons, l’ensemble du vivant…) et il en va de même pour les êtres humains et leurs émotions ressenties (après une difficulté dans notre vie, il peut s’ensuivre une sorte de renaissance positive).

Le Présent ouvert : Même si nous vivons certaines difficultés (financières, affectives etc…) nous pouvons être heureux d’être en bonne santé ou d’avoir une famille. Si nous n’aimons pas le travail que nous avons, nous pouvons apprécié d’être en vie car notre vie ne se réduit pas à ces conditions qui sont parfois inconfortables. Les gens qui semblent heureux ont intégré ces 2 principes de façon consciente ou inconsciente. Pour les intégrer, nous serons amené à vivre dans un certain inconfort (momentané) mais cela nous guidera vers une vie plus riche et heureuse.

 

Piège anti-bonheur N°1 :
On n’est pas là pour rigoler !

Combien d’entre nous ont été soumis à des injonctions de parents ou d’éducateurs et d’enseignants, bref de ceux qui ont fait notre éducation et qui voulaient pourtant notre bien. Vous avez entendu des phrases du genre : Il faut travailler dur pour gagner sa vie ! ou encore :  On n’a pas le temps de s’amuser ! On n’est pas là pour rigoler !

Ces petites phrases se sont encodées en nous comme une interdiction au bonheur. Certaines personnes sont heureuses, mais ne le montrent pas par peur du regard des autres car montrer qu’on est heureux signifie qu’on peut être jugé comme égoïste, matérialiste ou encore aveugle voire même d’être rejeté. Il y a aussi une croyance populaire qui dit :  heureux maintenant malheureux demain. Alors que cultiver le bonheur permet d’être plus facilement heureux par la suite.

 

Piège anti-bonheur N°2 :
Il faut être heureux avec ce que l’on a !

Basée sur l’AVOIR et non sur l’ÊTRE, cette logique nous dirige vers une comparaison de ce que nous possédons par rapport aux autres.

On peut se sentir coupable :

– D’avoir beaucoup de choses et de comparer ce que nous avons par rapport à ceux qui n’ont rien, Cependant, le bonheur est avant tout un sentiment intérieur et ne se mesure pas de cette façon.

– D’être toujours dans le positif et de culpabiliser de ne pas être tout le temps heureux quand même, Cependant, le principe d’alternance fait que la vie est une suite de cycles.

– D’avoir, grâce à la société de consommation, accès à tout, à n’importe quel moment, elle nous fait ainsi croire qu’elle peut répondre à tous nos besoins et nous rendre heureux. Comment ne pas être heureux dans de telles conditions ? Cependant, les valeurs essentielles au bonheur ne s’achètent pas.

 

Piège anti-bonheur N°3 :
Il faut être le meilleur !

Même si ce message n’a peut-être pas été formulé aussi directement à vos oreilles, depuis l’enfance, le message sous-entendu est : Sois parfait !
La plupart d’entre nous ne se réjouissent même pas de leur succès (si toutefois ils en ont), car le principe est ici de se comparer sans cesse aux autres et de les dépasser. On ne prend même plus le temps de savourer sa réussite et de la célébrer. On passe à la suivante et ainsi de suite. Bien-sûr que la motivation permet aussi de se surpasser pour atteindre des objectifs et des résultats, mais ce n’est pas la condition pour être heureux. Dans ce cas, vous vous épuisez pour atteindre la perfection. Vous vivez ainsi des frustrations et des déceptions plutôt que de vivre la satisfaction d’une réussite déjà présente. Cet apprentissage commence dès l’école et se poursuit dans la vie professionnelle, la vie de couple, les loisirs : être le meilleur partout ! En faisant cela, nous gagnons la reconnaissance des autres, mais au détriment de notre satisfaction, de notre contentement intérieur… d’être véritablement soi-même. Nous orientons notre vie alors vers le FAIRE plutôt que sur l’ÊTRE.

 

Piège anti-bonheur N°4 :
Il ne faut pas se prendre pour le meilleur !

Ceux qui ont fait notre éducation ont pu nous dire des phrases du genre : Ne te mets pas en avant ! ou Ne te prends pas pour meilleur que tu ne l’es ! Certains peuvent à l’âge adulte ressentir un manque de confiance en soi et avoir de fausses croyances de ne pas oser dire ou faire quelque chose par peur de déplaire ou d’être rejeté. Avoir du succès c’est dérangeant… et il ne faut surtout pas que je dérange. Résultat : un manque d’estime de soi. Il semblerait que 80% des consultations en psychothérapie soit à la base d’un manque d’estime de soi et de confiance en soi. Les personnes qui manquent de confiance et d’estime d’elles-mêmes se verront vulnérables, en proie au regard des autres et accepteront avec difficulté les critiques ou les contradictions.

En combinant ces deux injonctions :
Il faut être le meilleur
et … il ne faut pas se prendre pour le meilleur,
c’est un véritable déchirement qui casse l’élan de vie.

Ceci nous amène à vouloir mais sans oser... et à espérer mais sans entreprendre !

Et voilà que cette double injonction s’imprègne en nous et nous prend dans un piège invisible puisque les intentions de ces messages sont supposées à la base être bonnes pour nous. Il nous faudra donc décoder ces messages en quittant la pensée binaire, et la Communication Non Violente (CNV) est une méthode qui peut nous aider à comprendre.

Petit résumé de la CNV, tiré di livre de Thomas d’Assembourg :
Cessez d’être gentil, soyez vrai !

OBSERVATION : Observer la réalité telle qu’elle est, sans jugement et sans rentrer dans ses émotions.
SENTIMENT : Ressentir sans interpréter, éviter la confusion entre nos sentiments et nos besoins.
BESOIN : Faire la différence entre nos besoins de base et nos désirs, envies ou demandes.
DEMANDE / ACTION : Exprimer une demande positive et précise face à l’autre qui ne peut pas deviner nos besoins ou bien entreprendre une action afin de rendre notre besoin plus concret.

 

Piège anti-bonheur N°5 :
Nous avons plus appris à faire qu’à être !

Une croyance bien ancrée est : Nous sommes aimés pour ce que nous faisons et non pour ce que nous sommes. Cette croyance entraîne la culpabilité, l’épuisement, l’angoisse et la dépression autant dans le couple, en famille ou au travail. Ne rien faire n’est pas bien vu dans nos cultures occidentales, il y a une obligation de produire par la société, tel le hamster qui tourne dans sa cage sur lui-même et qui finit par tomber car il ne peut plus suivre la cadence. Vous avez sans doute connu dans votre entourage, une ou plusieurs personnes qui se vouaient à leur travail plus de 10 heures par jour et qui ramenaient en plus leurs dossiers chez eux pour le week-end… à votre avis sont-elles heureuses ou en limite burn out ? Malgré une réussite professionnelle, nous pouvons être profondément malheureux.

L’être humain est comme le hamster dans sa roue, il est plus facile d’être malmené par le tourbillon des choses à faire que d’accepter l’inconfort d’une remise en question. Il est aussi inconfortable de s’arrêter à cause du regard des autres sur nous et même de notre propre regard sur soi. Nos habitudes du quotidien ont la vie dure !

Nous avons également en nous des auto-sabotages qui nous empêchent de penser que c’est possible d’être heureux, car c’est trop beau pour être vrai ! Cela nous entraîne à être vigilant sur le choix de nos pensées qui sont souvent négatives et nous embarquent rapidement vers ce que nous ne voulons justement pas et brisent notre bonheur.

Est-ce que je continue à faire de plus en plus de choses dans ma vie…
ou est-ce que je mets de plus en plus de vie dans les choses à faire ?

 

Piège anti-bonheur N°6 :
Nous n’avons pas mis notre sécurité et notre confiance en nous
mais dans le regard des autres

Puisque nous avons la croyance que nous sommes aimés pour ce que nous faisons et non pour qui nous sommes, nous faisons de nombreuses choses pour faire plaisir aux autres et nous nous oublions par peur d’être jugé, rejeté !

La réalité est que nous ne pouvons pas plaire à tout le monde ! Restons donc fidèle à nous-même sans se préoccuper de ce que les autres peuvent penser. En cheminant sur la connaissance de soi, il vient un temps où nous prenons conscience que nous avons réprimé nos besoins pour faire plaisir et pouvons à l’extrême tellement valoriser nos besoins qu’on en oublie ceux des autres. Pour sortir du piège, il faut d’abord le constater, identifier et mettre au clair nos besoins fondamentaux, les respecter et célébrer chaque petite réussite. Nous gagnerons en confiance au lieu de vouloir tout contrôler par manque de sécurité.

 

Piège anti-bonheur N°7 :
Nous avons appris que la différence est menaçante

Tôt nous nous sommes écrasé pour être gentil plutôt que d’avoir une divergence d’opinion.
Différence = Menace. Soumis par la peur d’être dérangé, seul ou puni. Par peur de ne pas être aimé, nous nous interdisons à être différent ou penser différemment ce qui nous entraîne aussi à refuser la différence chez les autres.

 

Piège anti-bonheur N°8 :
Nous n’avons pas appris à entendre et à dire NON !

Puisque nous avons la croyance que nous sommes aimés pour ce que nous faisons et non pour qui nous sommes, nous avons appris à dire OUI à toutes les demandes de notre entourage, non pas par bienveillance mais pour faire plaisir (et sans vérifier avant si cela nous convenait). Cela peut nous amener à de l’épuisement, ou à des frustrations accumulées qui nous feront dire NON de manière démesurée. Il est essentiel de savoir dire NON de façon affirmative et non agressive, en identifiant et en comprenant le besoin de l’autre dans sa demande, en acceptant qu’il soit seul responsable de le satisfaire et cela ne doit pas dépendre de nous. Ensuite, il faut s’écouter soi-même et vérifiant ses propres besoins et priorités. Nous voyons ensuite si nous acceptons ou non de répondre à la demande de l’autre.

Si nous faisons le tri dans nos émotions et nos blocages, nous contribuerons à ce qu’il y ait plus de paix et de simplicité tout autour de nous. C’est à chacun d’initier ses propres changements et de conduire sa propre vie afin de contribuer à une meilleure harmonie et un monde meilleur.

Lorsque l’autre nous dit NON, cela peut être inconfortable mais peut nous amener à argumenter et à renchérir ou au contraire ne plus oser demander quoi que ce soit. L’un comme l’autre cela nous rend malheureux. Nous devons donc apprendre à écouter le besoin de l’autre qui se manifeste lorsque celui-ci dit NON. La relation à l’autre est vivante : elle peut naître, vivre, s’épanouir, se transformer et même mourir. Il faut donc l’entretenir afin que cette dernière puisse vivre. Pour cela, il est important de mettre plus de conscience et de présence dans ce que nous faisons avec les autres. La question à se poser : est-ce que ce je fais m’apporte un profond contentement intérieur ?

Ceux à qui on dit NON peuvent se sentir attaqués, voire rejetés. Ils croient que les personnes dites « gentilles » acceptent de faire tout ce qu’ils veulent, comme ils le veulent, sinon ils considèrent l’autre comme « méchant ». Il faut donc accepter cette réaction de l’autre et ne pas rentrer dans le jeu de l’agression ou du rejet et cela n’est pas toujours confortable.

 

Piège anti-bonheur N°9 :
Nous n’avons pas appris à bien vivre nos sentiments

Nous avons appris à courir partout sans nécessairement avoir appris à Être tout simplement. Être avec nos sentiments pour les écouter et les utiliser de manière bénéfique. On se trouve ainsi coupé de nos émotions.Il est donc important d’apprendre à les connaitre pour pouvoir les utiliser consciemment. Le processus au début n’est pas confortable mais nous amènera à un sentiment de paix intérieure par la suite. Savoir écouter sa colère pour pouvoir mieux la transformer. Peu de gens sont à l’aise avec la colère car elle peut nuire dans les relations. Une colère peut être bénéfique et bienveillante quand elle est bien formulée, cela demande un travail sur soi pour bien comprendre ce qui se passe. Nous devons accepter la responsabilité de ce que nous vivons plutôt que d’accuser l’autre dans notre élan de colère. Souvent notre colère naît du fait que nous ne nous sentons pas compris par l’autre. Nous croyons avoir été clair et ce n’est pas le cas. Parfois, nous pensons que l’autre doit même deviner notre demande sans que nous l’ayons formulée, car nous pensons que c’est évident ! La colère nous montre que nous continuons à fonctionner dans un schéma obsolète ou peu pertinent. Nous devons donc changer notre façon d’être. Lorsque nous écoutons notre colère, nous pouvons souvent constater qu’elle nous montre un besoin non assouvi. Quelque chose ne nous convient plus, nous ressentons un besoin de changement. Profitons donc de ce que nous enseigne notre colère à condition de ne pas la refouler, ni de la vivre de façon trop explosive !

Exprimer sa colère à temps et dans le respect de l’autre est salutaire !
Attention la colère n’est pas synonyme de violence. 

 

Apprendre à s’exprimer de manière affirmative et non agressive
permet de ne pas exploser de colère plus tard.

 

Les 3 pistes pour sortir de ces pièges au bonheur :

1 – Sortir de l’engourdissement et passer du sommeil au réveil. Le profond bien-être est accessible puisqu’il est déjà en nous. C’est plutôt notre éducation qui nous a coupé de nous-même. Nous avons d’abord à décider de bouger.

2 – Partager et échanger avec les autres. Lorsqu’on se sent mal, on a tendance à s’enfermer et se replier sur soi. Nous ne sommes jamais seul. Apprendre à faire le deuil de certains fonctionnements obsolètes en nous. Savoir lâcher et apprendre à pleurer lorsque nous en sentons le besoin.

3 – Faire preuve d’auto-discipline dans sa vie. Nous avons tendance à faire des choses et déployer beaucoup d’énergie pour l’extérieur alors qu’il est important de focaliser son attention et utiliser son énergie pour l’intérieur, notre être profond.

Ce cheminement intérieur peut se faire seul
ou accompagné par un professionnel de la relation d’aide.

A vous maintenant !
Qu’avez-vous besoin de changer dans votre vie aujourd’hui pour vous sentir heureux,
confiant et avec une belle estime de vous ?

Je vous invite à prendre des notes de ce qui vous vient à l’esprit et à lire le livre cité ci-dessous :

Cet article a été inspiré du livre de Thomas d’Ansembourg :
Être heureux, ce n’est pas nécessairement confortable.

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