WakeUp #20 : Nous ne sommes pas seulement nos pensées

 

Nous ne sommes pas seulement nos pensées

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Extraits d’un entretien avec le Docteur Jon Kabat-Zinn qui a été le premier à introduire la pleine conscience en Occident à la fin des années 70. Il a su non seulement transcrire les enseignements des sagesses orientales dans un langage accessible, mais y a aussi consacré des étude scientifiques.

La science a constaté les effets positifs de la pleine conscience sur le cerveau, le système immunitaire et les relations sociales.

Quel est selon vous le meilleur moyen de trouver le bonheur ?

Le plus important, c’est de méditer ou d’effectuer des exercices de pleine conscience, de préférence chaque jour. Prendre le temps de s’assoir sur son coussin de méditation ou de s’allonger, c’est un geste radical en faveur de sa santé mentale. Beaucoup croient que méditer, c’est ne rien faire ! L’être humain est très fort pour agir, pour obtenir des résultats. La pleine conscience, c’est tout le contraire : elle nous fait passer du mode « faire » au mode « être ». C’est reconnaître que chaque instant est déjà, ici et maintenant, un moment exceptionnel et extraordinaire.

Pourquoi est-il si difficile de vivre l’instant présent ?

Nous n’avons jamais appris à le faire. Dans notre cerveau, le muscle de l’attention est ramolli. En moins d’une seconde, nous re-basculons dans notre mental, nous laissant entraîner hors de l’instant présent par toutes sortes de pensées et de sentiments sur le passé et l’avenir. Notre esprit est tel un tigre qui traîne sa proie de tous les côtés. Pratiquer la pleine conscience n’est rien d’autre que faire travailler le muscle de l’attention : plus on l’exerce, plus il se renforce, et mieux on arrive à maintenir son attention ici et maintenant. Les scanners du cerveau montrent que les circuits cérébraux associés à l’expérience de l’instant présent deviennent plus actifs et que leur câblage s’épaissit. Au contraire les circuits où tournent en boucle les histoires qu’on s’invente sur soi et sur les autres deviennent plus petits et moins actifs.

Faut-il beaucoup s’entraîner pour devenir pleinement conscient ?

Il n’y a pas de règle, c’est l’attention qui compte. Le but c’est de se sentir chez soi, en soi dans la situation qui est la nôtre à ce moment-là. L’instant présent porte déjà en lui tout ce que nous croyons trouver dans l’avenir, mais nous ne nous en rendons pas compte. Nous croyons toujours avoir besoin d’autre chose pour nous sentir accomplis ou heureux, mais nous oublions que la vraie vie, c’est ici et maintenant. Voilà ! Si vous ne saisissez pas ce moment, votre vie risque de passer sans que vous vous en aperceviez…et sans que vous ayez tiré tout le parti possible des chances qui vous ont été offertes. Notre mission est de savoir qui nous sommes vraiment, de vivre la vie que nous avons à vivre et pas de devenir avocat ou médecin parce que c’est ce que voulaient nos parents.

Et quand on ne sait pas ce que l’on veut ?

C’est formidable d’en prendre conscience. Parce qu’ensuite on peut se demander : « Qui est ce moi qui ne sait pas ? » C’est là que cela devient intéressant. On se rapproche de plus en plus du coeur de soi. Le bonheur n’est pas seulement un moment d’extase, mais une sensation profonde de bien-être, associée à une acceptation de la souffrance comme une partie intégrante de la condition humaine.

N’oubliez pas que plus vous réussirez à revenir à l’instant présent,
plus vous serez heureux.

Mais la souffrance ne rend quand même pas heureux ?

Non, bien-sûr, et il est inutile de le nier. Il s’agit de comprendre que notre conscience est beaucoup plus vaste que cette souffrance. Pour moi, le meilleur exemple -souvent utilisé par le Dalaï-Lama- est celui de la mère qui prend dans ses bras un enfant qui s’est fait mal : elle accepte la souffrance du petit, reconnaît qu’il est boulversé en cet instant, tout en sachant que sa douleur va s’atténuer. Elle ne panique pas, parce qu’elle sait que ça va passer. Essayons d’être une mère pour nous-mêmes : rappelons-nous que nous savons et ignorons beaucoup plus de choses que ce que nous pensons savoir et ignorer.

 

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Jon Kabat-Zinn est professeur de médecine émérite à l’Université du Massachusetts aux Etats-Unis et a fondé à Boston la Clinique de réduction du stress et le Centre pour la pleine conscience. Il a mis au point une formation pour réduire le stress fondée sur la pleine conscience (MBSR, Mindfulness-Based Stress Reduction). Cette méthode associe méditation et hatha yoga et propose à des personnes atteintes de pathologies chroniques d’apprendre à mieux supporter la maladie, la douleur et le stress. Aujourd’hui son approche est appliquée dans le monde entier.

Il a écrit de nombreux livres dont : L’esprit est son propre médecin, A chaque jour ses prodiges, Méditer, L’éveil des Sens aux Editions Les Arènes.

Source : Happinez

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Merci et à bientôt ^_^

 

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